Camping Ideal

Aujourd’hui était une belle journée pour Idealium, depuis le matin elle parcourait l’outre monde à toute allure, complètement grisée par cette douce sensation de liberté, qui la faisait se sentir pleine de volupté. Depuis le début de la ville, elle était obligé de rester cantonné aux alentours de la ville, voire carrément de ne pas sortir du tout, elle qui se sentait claustrophobe dès qu’un nuage obscurcissait le ciel.

Lorsque la veille, oXmoze était venu lui demander si elle souhaitait faire une longue expédition, elle lui avait sauté au cou, et depuis elle était comme sur un petit nuage.
Elle franchit une nouvelle dune d’un pas allègre, jetant un œil à son sac pas franchement remplit de mirobolantes trouvailles, le bricotout qu’elle avait visité dès l’aube ne contenait rien d’intéressant, mais elle avait tout de même réussi à débusquer une superbe balise radius mark II dans la cabane de jardin située juste après.

Idealium s’amusait à dévaler la pente de sable, en glissant sur un pied puis sur l’autre lorsqu’elle était trop déséquilibrée. Elle aurait presque crié sa joie à tue-tête, si les zombies  n’étaient pas si nombre dans le secteur. Elle arrivait d’ailleurs dans une zone peu explorée et il lui fallait être très prudente.
Une fois arrivée en haut de la butte suivante, un motel  « Dusk » totalement décrépi apparu devant elle, malheureusement une vingtaine de zombies étaient également présent, lui empêchant d’explorer le bâtiment.  Elle n’avait dans son sac qu’un pistolet sans munition, et rien d’autre pour se débarrasser des indésirables. Elle sorti alors la balise radius mark II de son sac et tenta de contacter la ville :
-« Allo ? Allo ? Ici Idealium ! La zone est infestée de zombies, que  dois-je faire ? Allo ? »

Aucune réponse, elle attendit de longues minutes et retenta de joindre ses amis à plusieurs reprises  mais en vain, elle devra donc se sortir seule de ce sinistre guêpier.
Une veille légende urbaine lui revient en mémoire, les morts vivants étaient sensibles à la lumière, et certains héros lui avait raconté qu’ils avaient réussi à semer des troupeaux entiers de zombies, avec un simple appareil photo. D’ailleurs tous les expéditionnaires chevronnés  rangeaient toujours dans leurs sacs un vieil appareil photo d’avant je ne sais plus quelle guerre.

Elle sortit donc le sien, et compta le nombre de flash qui lui restait. Trois, seulement trois,  c’était peu mais cela devrait lui suffire.  Elle souleva l’appareil photo, le plus haut possible au-dessus de sa tête, ferma les yeux, puis appuya sur le déclencheur, une lumière terrible illumina la zone. Sans attendre elle s’enfuit au plus vite loin de cette sinistre guérite.
Cela avait marché ! Elle n’en revenait pas ! Un sentiment de fierté l’envahit un instant, et elle pensa qu’elle aussi, dorénavant elle pourrait raconter comment elle s’était éclipsée devant à une nuée de zombies.

Mais elle n’était pas encore totalement tirée d’affaire, même si aucun ne l’avait suivi depuis le motel, ce coin du désert en contenait encore trop pour qu’elle puisse se déplacer librement. Qu’à cela ne tienne, elle leva une nouvelle fois bien haut son vieil appareil photo, et couru aussitôt loin de ces mortels badauds.
Elle s’arrêta, à quelques centaines de mètres  de là. Mais ici aussi, les zombies avaient fait leur nid. Elle reprit son souffle, avant d’énumérer le nombre de flash qui lui restait. Ouf ! Il lui en restait un dernier, elle pouvait encore leur échapper. Elle recommença son numéro avec son appareil bien haut. Mais ce coup-ci, aucun flash ne sorti, la voilà bien marri.

Énervée au plus haut point, elle sera fort ses poings, et d’un violent uppercut dégomma deux curieux un peu trop audacieux. La voie enfin libre, elle escalada la colline, pour s’éloigner de ces affreux acolytes.
Mais à peine avait elle fait quelques pas, qu’elle s’arrêta déjà et resta planter sans voix. Un hangar de stockage se dressait juste là, et avec lui une armée de zombies lui empêchant d’accéder à la sortie.
Elle resta bloquée durant plusieurs heures, tentant toujours en vain d’appeler ses compères, elle cria, elle pleura, elle chanta, mais rien ne se passa.

Bien après que la nuit ne fut tombée, Idealium entendit sa radio grésiller, elle n’en cru pas ses oreilles car c’était Iceberg en personne qui essayait de la joindre.
-« Je suis en haut de la tour de guet, et de là je te vois vraisemblablement bloquée, qu’est-ce que tu fous ? Pourquoi ne nous as-tu pas appelés ? ».
Idealium resta coi un instant, avant de s’emporter violemment :
-« Tu te moques de moi, cela fait des heures que je cherche à vous joindre avec ma balise mark II, je suis maintenant bloquée, sans appareil photo, ni pouvoir d’héroïne, pouvez-vous venir me sauver ? »
-« Une mark II ? Nous n’avons reçu aucun signal de ta part, tous les autres gardiens sont déjà rentrés, mais nous allons essayer de te sauver. Mais…  Dis-moi, dans ta balise ? Tu as bien mis une pile ? »
 Une pile ? Dans une mark II ? Je ne savais pas qu’il en fallait ! » S’étonna Ideallium

Ce fut au tour d’Iceberg de rester sans voix, mais rapidement il se reprit :
 Ecoutes moi bien ! Restes en alerte, nous allons arriver. »
Idealium reprit enfin espoir mais ne sut qu’ajouter :
Merci »
 Ne t’inquiètes pas, nous sommes des gardiens et nous n'abandonnerons jamais l'une des notre dans le désert ! »
-« Mais je n’ai jamais douté de vous, enfin pas vraiment longtemps ! »
-« Au fait j’ai une dernière question,  as-tu une préférence pour un gardien en particulier ? »
-« Euh, non… pas vraiment… Mais pourquoi cette question ? »
 Oh ce n’est rien, c’est juste pour savoir qui s’occupera de tes os lorsque nous te récupèrerons demain matin. »

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