Concours Sang d'encre

Le concours « sang d’encre » s’est déroulé sur le forum monde de hordes, au mois d’octobre 2011, il était divisé en quatre épreuves d'une durée d'une semaine chacune. Le but du concours était de faire réécrire aux participants des extraits d’œuvres littéraires en les adaptant au contexte de Hordes.

Première épreuve
Texte d’origine : Franz Kafka, La colonie pénitentiaire


Le voyageur réfléchissait; il est toujours délicat d’intervenir sérieusement dans les affaires des étrangers. Il n’était citoyen ni de la colonie pénitentiaire ni de l’État auquel elle appartenait. S’il voulait chercher à empêcher ou à contrarier cette exécution, on pouvait lui dire : « Tu es un étranger, tais-toi. » Il n’aurait rien à répondre, il ne pourrait qu’avouer lui-même qu’il ne comprenait pas sa propre conduite, car il ne voyageait qu’avec l’intention de voir et non pour modifier les codes des étrangers. Mais la situation était trop tentante. L’injustice du procédé et la barbarie du supplice étaient hors de doute. Nul ne pouvait l’accuser de chercher à satisfaire un intérêt personnel puisque le condamné lui était inconnu; ce n’était pas un compatriote ni même un individu qui provoque la compassion.
Le voyageur s’était présenté avec de hautes recommandations, on l’avait reçu avec la plus grande courtoisie, et l’invitation qu’on lui avait faite d’assister à cette exécution semblait même indiquer qu’on lui demandait son opinion au sujet de la justice. C’était d’autant plus vraisemblable que le commandant, comme on venait de le dire de la façon la plus nette, n’était pas partisan des méthodes répressives et se comportait presque hostilement à l’égard de l’officier.
Le voyageur en était là de ses réflexions quand il entendit un cri de fureur. L’officier venait juste, non sans peine, d’introduire le tampon de feutre dans la bouche du condamné, quand l’homme, pris d’une nausée irrésistible, avait rendu en fermant les yeux. L’officier lui souleva la tête en toute hâte pour éloigner sa bouche du bâillon et voulut la tourner du côté de la fosse. Mais il était trop tard; la vomissure coulait déjà le long de la machine.


Ma réécriture : Meta R’horistes

L’ermite venait de rejoindre une nouvelle ville, comme à son habitude, il jaugeait les habitants qui côtoieraient sa vie un court instant, avant qu’il ne poursuive sa route vers de nouvelles cités. Il s’aperçut rapidement que de nombreux citoyens semblaient regroupés au sein d’un groupe arborant le nom de meta R’horistes.

Dés le premier jour cette communauté avait rendu ses règles publique, composés de devoirs et de quelques droits, et les avait imposé à toute la ville. Elle avait indiqué clairement à la petite dizaine de personnes qui n’étaient pas membres de leur alliance : « Vous êtes des étrangers, soyez de bons moutons et taisez vous».

Cela importait peu au héros solitaire, il ne voyageait pas pour imposer son point de vue, ni pour éduquer les foules égarées. Seule comptait pour lui sa quête spirituelle, son voyage intérieur à la quête de la Vérité. Il décida donc de passer sa journée dans le désert afin de trouver des ressources pour pouvoir subsister quelques jours encore.

L’ermite rentra tard ce soir là, son sac remplit de trouvailles variées, sur le chemin de la banque, il fut happé par un mouvement de foule, se dirigeant vers le centre de la ville.
Un citoyen était attaché à un pilori, et surveillés par deux gardiens patibulaires.
Le procès fut bref, le banquier montra son registre à la foule, une ligne surlignée de rouge indiquait que l’accusé avait subtilisé un médicament sans étiquette, ensuite deux meneurs prirent la parole pour indiquer que le malheureux avait enfreint une des règles de la communauté, et que ce soir il servirait de défense de la ville.

L’ermite réfléchissait, la méthode le choquait, mais il pensait qu’il ne devait pas intervenir dans cette affaire alors qu’il n’était pas membre de cette coalition. Mais ce tribunal était si injuste et la sentence si cruelle, qu’il ne pouvait pas rester neutre face à cette infamie.
Personne ne pourrait le blâmer de compromission, car il ne connaissait ni l’accusé, ni ses accusateurs, et il ne pourrait tirer aucun bénéfices d’une éventuelle remise de peine. Surtout qu’à son arrivée, après que son âme fut scrutée par plusieurs membres de la communauté, il fut jugé comme un concitoyen de confiance, et même reçu par un des ses responsables qui lui avait indiqué que leur unique but était de faire durer la ville le plus longtemps possible avec si possible ses quarante habitants.

Une clameur l’arracha brusquement à ses pensées, il était presque minuit, et la foule s’était rassemblée sur la muraille. Le condamné était attaché la tête en bas sur des planches disposées en croix, devant les portes de la ville, le sang avait afflué à son visage et le malheureux ne semblait pas avoir la force de crier.

L’anachorète se tourna vers l’horizon, au loin apparaissait déjà la horde, qui se rapprochait lentement mais inexorablement. La foule se calma, seul subsistait un silence de plomb, brisé seulement de temps en temps par les faibles gémissements du supplicié..

Les zombies furent enfin là, ils n’étaient qu’une centaine, certains assez bien conservés pour que l’on puisse encore deviner si, autrefois, ils étaient des hommes ou des femmes, mais la plupart n’étaient plus que des corps décharnés, auxquels il manquait tellement de lambeaux qu’ils en étaient totalement asexués.

L’attente se prolongea encore, les zombies restaient immobiles tel des statues de cire, ils semblaient attendre un signal. Soudainement, ils reprirent leur marche en avant, le condamné se mit alors à hurler de terreur, rompant le silence comme se brise un miroir. Le temps reprit alors son cours, la foule se défigea et se mit à pousser des cris, excités à l’idée du carnage à venir.

La victime nous supplia d’ouvrir les portes en pleurant, puis nous maudit tous, avant de recommencer à nous implorer de l’épargner. Le premier zombi s’approcha d’elle et la mordit au niveau de la jambe, une gerbe de sang gicla l’instant d’après, le condamné poussa un hurlement tellement strident, que la foule se tu instantanément, le temps sembla se figer à nouveau.

Deux autres zombies se jetèrent sur le malheureux, stoppant son cri en lui arrachant une partie de la gorge, l’instant d’après une masse de morts vivants le recouvrirent, masquant l’horreur aux yeux de tous.

Le hurlement résonnait encore aux oreilles de l’ermite, presque irréel, vibrant comme une cloche dans une chapelle déserte, l’horreur et la colère continuaient de le figer, son cerveau semblait déconnecté de son corps, comme s’il flottait au dessus de lui-même, sans consistance.

L’attaque se termina enfin, et le temps reprit son cours, l’ermite sorti une nouvelle fois dans le désert, partant de manière anticipé à la recherche d’une nouvelle contrée, qui ne rejettera pas l’étranger au nom de codes aujourd’hui dépassés.


Seconde épreuve
Texte d’origine : George Sand, La Mare au Diable
 

Germain ne répondit pas. Il mit sa tête dans ses deux mains et il fut impossible à la petite Marie de savoir s’il pleurait, s’il boudait, ou s’il était endormi. Elle fut un peu inquiète de la voir si morne et de ne pas deviner ce qui roulait dans son esprit; mais elle n’osa pas lui parler davantage, et comme elle était trop étonnée de ce qui venait de se passer pour avoir envie de se rendormir, elle attendit le jour avec impatience, soignant toujours le feu et veillant l’enfant dont Germain paraissait ne plus se souvenir. Cependant Germain ne dormait point, il ne réfléchissait pas à son sort et ne faisait ni projets de courage, ni plans de séduction. Il souffrait, il avait une montagne d’ennui dans le cœur. Il aurait voulu être mort. Tout paraissait devoir tourner mal pour lui, et s’il eût pu pleurer il ne l’aurait pas fait à demi. Mais il y avait un peu de colère contre lui-même, mêlée à sa peine, et il étouffait sans pouvoir et sans vouloir se plaindre.

Quand le jour fut venu et que les bruits de la campagne l’annoncèrent à Germain, il sortit son visage de ses mains et se leva. Il vit que la petite Marie n’avait pas dormi non plus, mais il ne sut rien lui dire pour marquer sa sollicitude. Il était tout à fait découragé. Il cacha de nouveau le bât de la Grise dans les buissons, prit son sac sur son épaule, et tenant son fils par la main :
– À présent, Marie, dit-il, nous allons tâcher d’achever notre voyage. Veux-tu que je te conduise aux Ormeaux ?



Ma réécriture : Réminiscence

La nouvelle vie de Germain commençait à peine. Cela faisait à peine une semaine qu’il avait rejoint cette ville, et depuis le premier jour, il se démenait pour être un citoyen modèle, trimant aux chantiers, sortant en expédition, participant aux débats, aux animations avec les autres membres de la ville. Il connaissait tous ses voisins par leur prénom et n’était jamais à court de plaisanteries afin d’égayer leur quotidien.

Il était sur la bonne voie, les nuages obscurcissant son avenir semblaient enfin se dégager. Germain était certain qu’avec le temps, tout ceci deviendrait naturel, il n’aurait plus à agir contre nature. Il est tout de même plus aisé de vivre en respectant les règles établies, pas de dissimulation, pas de complot, pas de coup fourré, l’esprit ainsi libéré pouvait enfin distinguer de nouveaux chemins à emprunter.

Hier, la petite Marie l’avait accompagné en expédition, ils avaient emporté avec eux leur fils. Tous deux étaient l’origine de la remise en question de Germain, maintenant qu’il était père et mari, il n’était plus question pour lui de survivre seul, il devait protéger sa famille.

C’est d’ailleurs pour cela que la veille, ils n’étaient pas retournés dans cette ville qui commençait à battre de l’aile, où chacun se repliait sur lui-même, laissant prédominer le sentiment que petit à petit les zombies allaient tous les massacrer.

Ils avaient donc prit le parti de tenter leur chance dans le désert, quitte à mourir autant que cela soit en tentant de survivre ensemble, plutôt que terré dans leur tente à attendre que la mort ne les fauche.

Pour l’instant leur pari était gagnant, hier soir ils n’avaient creusé qu’une seule tombe afin de se cacher des zombies, Germain avait gardé son fils collé contre sa poitrine, avec Marie à ses cotés. Durant toute l’attaque il avait tenu sa main prés de la bouche de son fils, afin de pouvoir le bâillonner au cas où il se mettrait à pleurer. Mais son bébé, comme tous les enfants nés dans cet outre monde, semblait sentir les zombies de façon inné, et savait instinctivement s’en cacher.

Ils avaient décidé de dormir quelques heures avant de pousser plus loin leur expédition une fois que le jour se serait levé. Dés que leur fils se fut endormi, Marie le regarda droit dans les yeux avant de lui poser la question qui lui brulait les lèvres depuis plusieurs jours :
- «  Ne regrettes tu vraiment rien mon amour ? »

Germain ne répondit pas, il la fixa seulement de longues minutes, pendant que son esprit vagabondait, se souvenant du  temps où il était encore le meilleur et le plus célèbre des chasseurs de pictos. Puis son regard se posa sur son sac, remplit seulement de rations d’eau et de nourriture, pas de super lance pile, pas de tronçonneuse, pas de gros coffre en métal. Cette sacoche, lui apparaissant soudainement comme le symbole de sa vie perdue, le repulsait de façon compulsive.

Il ne put s’empêcher de se saisir de son sac, de le vider sur le sable, avant de le piétiner sauvagement. Puis il se mit sa tête dans ses deux mains et il fut impossible à Marie de savoir s’il pleurait, s’il boudait, ou s’il était endormi. Elle était complètement désemparée par la réaction de Germain, et sa soudaine morosité.
Ne comprenant plus les rouages qui animaient les pensées de son mari, elle préféra rester coite en attendant le jour. Elle attendit le jour avec impatience, soignant toujours le feu et veillant l’enfant dont Germain paraissait ne plus se souvenir.   

Cependant le sommeil n’était point venu apaiser Germain, ni l’avenir, ni leur survie n’encombrait ses pensées. Il souffrait, il avait une montagne d’ennui dans le cœur. Il aurait voulu être mort. Tout paraissait devoir tourner mal pour lui, et s’il eût pu pleurer il ne l’aurait pas fait à demi. Mais il y avait un peu de colère contre lui-même, mêlée à sa peine, et il étouffait sans pouvoir et sans vouloir se plaindre.

La lumière du jour tira Germain de sa torpeur, il sortit son visage de ses mains et se leva. Il vit que la petite Marie n’avait pas dormi non plus, mais il ne sut rien lui dire pour marquer sa sollicitude. Il était tout à fait découragé. Il cacha une partie de leur trouvaille dans le sable, prit son sac sur son épaule, et tenant son fils par la main :
– À présent, Marie, dit-il, nous allons tâcher d’achever notre voyage. Veux-tu que je te conduise à la clinique du "Dernier repos" ?


Troisième épreuve : spécial théâtre
Texte d’origine : Robert Lepage, La face cachée de la lune.

Les didascalies sont affichées en mauve

Dans l’ascenseur
Le panneau de commande de l’ascenseur clignote. Son de l’appareil en marche. Lumière. Les portes s’ouvrent. André pousse l’étagère dans l’ascenseur, mais les portes se referment, coinçant le meuble. Il appuie sur plusieurs boutons, en vain. Il tire de sa poche un calepin et compose un numéro sur son téléphone cellulaire.


Oui, bonjour ! Vous êtes le concierge ?

Excusez-moi de vous déranger. Écoutez, pouvez-vous monter me dépanner ? Je suis pris au 17e étage, je suis dans l’ascenseur.

Non, je suis un des fils de la convalescente qui était dans la chambre 1701.

Oui, mon frère a vidé l’appartement ce week-end et moi je devais venir chercher une étagère qui restait. J’ai pas réussi à la rentrer complètement dans l’ascenseur pis les portes se sont refermées dessus, et le système de retour automatique n’a pas fonctionné, et je connais rien en mécanique. Est-ce que vous pouvez venir m’aider?

Non, je manque pas d’oxygène, pourquoi ? Vous pouvez pas monter tout de suite ?

Dans combien de temps alors ?

Quarante-cinq minutes ? Je ne peux pas attendre quarante-cinq minutes, moi, monsieur, il faut que je sois au studio dans une demi-heure. Vous pouvez pas monter tout de suite ?

Oui, mais où êtes-vous, là ?

Mais qu’est-ce que vous faites à Charlesbourg? C’est quoi ce numéro-là, c’est pas censé être la conciergerie? C’est votre cellulaire, j’imagine?

Mais oui, mais c’est un scandale ! 



Ma réécriture : Les portes de la ville

 André arrive devant les portes de la ville. Elles sont fermées. Il secoue les planches, mais les portes résistent. Ils tambourinent à coups de poing et de pied, il crie à plusieurs reprises mais personne ne lui répond. André sort alors une balise radius, et se relie sur le canal de la ville. Le signal est tellement faible, qu’il est obligé de coller la balise contre son oreille pour entendre quoi que ce soit.

Oui Bonjour ! Vous êtes un citoyen de la Cité des idiots bannis ?

Je suis heureux de vous entendre, Pouvez vous me rendre un service? Les portes de la ville sont fermées.

Oui effectivement c’est gênant.

J’étais en expédition depuis ce matin.

Pourquoi suis-je seul ? Mais parce que personne ne souhaitait faire d’expédition tôt ce matin, et aucun expéditeur n’a daigné me rejoindre.

Non, ma coalition ne porte pas de nom, mais de toute façon j’en suis le seul membre dans cette ville.

Oui, nous avions décidé hier de ne pas faire d’expédition, afin d’économiser l’eau, mais je croyais que cela ne s’adressait qu’aux ouvriers.

Assurément, les ouvriers expéditionnaires ne sont pas légions, ils préfèrent rester toujours au chaud !!  André ri tout seul, avant de se ressaisir.

Mais trêve de plaisanteries, pouvez vous m’ouvrir les portes ?

Oui j’ai pris de la vodka en banque hier, mais je ne vois pas….

Hé bien je l’ai bu, que voulez vous que j’en...

Pour finir le piston verrou c’est cela. Mais vous comprenez hier soir en rentrant d’expédition, je n’avais plus assez d’énergie pour construire ma baraque, j’ai donc terminé le seul chantier disponible avant de prendre un remontant, pour pouvoir améliorer mon habitation.

Oui avec une baraque je serai mieux protégé des zombies, mais vous savez le piston verrou c’est pratique tout de même, il nous permet de ne pas gaspiller notre énergie pour fermer les portes. D’ailleurs vous pouvez venir l’ouvrir s’il vous plait ?

Bien entendu je sais quelle heure il est..  André sort une vieille montre à gousset de son sac, la frotte, la secoue, avant de la regarder à nouveau.

Voila, il est 23H, je suis large pour rentrer avant que le piston....

Est-ce que j’ai des armes ? Oui j’ai un super lance pile que j’ai assemblé hier, mais pourquoi voyons ?

Une toile de tente ?  André fouille dans son sac.

Non non je n’en ai pas, mais cessez cet interrogatoire et ouvrez moi cette porte tout de suite.

Ah dans combien de temps alors ?

Deux heures ? Mais je ne peux pas attendre deux heures, les zombies seront bientôt là, et il me faut terminer ma maison ce soir avant l’attaque. Ouvrez moi la porte je le refermerai immédiatement ensuite.

Mais ou êtes-vous ?

Haha très drôle! André ri jaune, et commence à taper du pied sur le sol.

Moi aussi j’aimerai bien être DANS l’enceinte de la ville.

NON pas à demain ! André saisi la balise à deux mains, commence à s’époumoner dessus.

Mais c’est un scandale, depuis le premier jour je suis en expédition, sans moi cette ville serait sans ressources, vous ne pouvez pas.....

HA ! Vous préférez vous débrouillez seul maintenant ? André se retourne et voit à l’horizon une nuée de poussière, annonçant l’imminence de l’attaque.

S’il vous plaît mon sac est plein, je mettrais tout en banque cette fois. Si vous ne pouvez pas ouvrir la porte un héros ne peut il pas me sauver, je serai un citoyen modèle dorénavant. André écoute une nouvelle fois sa balise radius

Mais je vais me faire massacrer, n’avez-vous donc aucune pitié ? Je vous en supplie, ouvreeez moooiii, sauvez moooiiiiiii...

André se jette à plat ventre sur le sol avant de se mettre à pleurer, crier, supplier. De longues minutes passent, et les portes ne s’ouvrent toujours pas. Peu à peu André se calme, et commence à accepter son sort. Soudain il sent un tapotement sur son épaule, il se relève joyeusement d’un bond.

MERCIII......  Luc se tiens derrière lui, et lui sourit

Ha  Luc! Ces enfoirés ont fermé la porte, tu es un héros toi, tu peux arranger cela. Luc se tourne vers la porte et André fait de même

Au fait ton camping s’est finalement bien passé hier soir ? La gazette raconte vraiment n’importe quoi parfois !
Luc ne répondit pas, se contentant seulement de se rapprocher un plus prés d’André.


Quatrième épreuve : spécial paralittérature
Texte d’origine : Caillou se fait mal
 

« Caillou, tu viens faire du vélo avec moi ? » demande papa. Caillou est très occupé à jouer et ne répond pas tout de suite. « On pourrait aller sur la piste cyclable » ajoute papa.

Cette fois Caillou a bien entendu. « Oui ! » s’écrie Caillou. Il abandonne ses jouets, puis part aussitôt chercher son casque et son vélo.
Caillou adore faire du vélo avec son père et surtout se promener sur la piste cyclable.

Papa vérifie les pneus et s’assure que Caillou a bien attaché son casque. « Ça y est, on y va ? » demande papa.
« On y va ! » répond Caillou. Ils saluent maman et Mousseline et… en route !
Caillou veut rouler devant. « Suis-moi, papa » dit-il. Caillou connaît bien le trajet jusqu’à la piste cyclable. Il y est déjà allé plusieurs fois.

Voilà M. Lajoie, le voisin, sur son balcon. Caillou lève une main pour le saluer. Ouf ! Caillou a failli perdre l’équilibre. Il reprend vite la poignée du guidon.
« Bonjour Caillou ! » dit M. Lajoie.
« Bonjour ! » répond Caillou, en tenant bien son guidon à deux mains.

Sur la piste cyclable, Caillou aperçoit Sarah, sa grande amie. Elle passe tout près de lui, en pédalant très vite. « C’est Sarah ! » s’exclame Caillou.

Sarah passe à nouveau devant Caillou. Elle lâche complètement son guidon et lui fait signe des deux mains. « Salut Caillou ! » dit-elle. Sarah arrive à pédaler sans tenir son guidon. Sarah est grande, elle a 8 ans. Elle sait faire beaucoup de choses.

 


Ma réécriture : Le choix d’un père.

Depuis plus d’une heure, Luc est immobile, ne pouvant s’arracher à la contemplation de son fils en train de créer un monde nouveau. A l’aide de quelques souches de bois, de planches et de ferrailles, Caillou s’est successivement transformé en pirate détroussant des voyageurs téméraires, en navigateur défiant les tempêtes des cinq océans disparus, en ouvrier réparant un chantier endommagé, en commandant de vaisseau spatial aux prises avec un trou noir super massif, en campeur creusant sa tombe pour se cacher des zombies.

Luc s’était souvent demandé ce que deviendrai Caillou lorsqu’il serait plus âgé, parcourra-t-il le désert à l’abri d’une capuche ? Défiera-t-il les zombies à grands coups de boucliers ? Ou bien travaillera-t-il sans relâche aux chantiers ? Deviendra-t-il père à son tour ? Nul ne pouvait aujourd’hui le deviner en le regardant s’amuser si ingénument à ses jeux d’enfants.

Luc soupire, en pensant combien il est dur de devenir un homme, et encore plus un père.
Il appelle son fils, mais sa voix est couverte par le tintamarre de la foreuse pour le puits.

« Caillou, tu viens faire du vélo avec moi ? » demanda t il à nouveau.
Caillou est  tellement absorbé par ses jeux qu’il ne répond pas tout de suite. « On pourrait aller sur la piste cyclable » ajoute Luc.

Cette fois Caillou a bien entendu. « Oui ! » s’écrie t il. Il abandonne ses jouets, puis part aussitôt chercher son casque et son vélo. Caillou adore faire du vélo avec son père et surtout se promener sur la piste cyclable.

Luc vérifie les pneus et s’assure que Caillou a bien attaché son casque, avant de lui demander « Ça y est, on y va ? »
« On y va ! » répond Caillou. Ils saluent maman et Mousseline et… en route !
Caillou veut rouler devant. « Suis-moi, papa » dit-il. Caillou connaît bien le trajet jusqu’à la piste cyclable. Il y est déjà allé plusieurs fois.

Voilà M. Lajoie, le voisin, sur son balcon. Caillou lève une main pour le saluer. Ouf ! Caillou a failli perdre l’équilibre. Il reprend vite la poignée du guidon.
« Bonjour Caillou ! » dit M. Lajoie.
« Bonjour ! » Répond Caillou, en tenant bien son guidon à deux mains
Luc ne prend pas la peine de saluer son hypocrite de voisin.

Sur la piste cyclable, Caillou aperçoit Sarah, sa grande amie. Elle passe tout près de lui, en pédalant très vite. « C’est Sarah ! » s’exclame Caillou.

Sarah passe à nouveau devant Caillou. Elle lâche complètement son guidon et lui fait signe des deux mains. « Salut Caillou ! » dit-elle. Sarah arrive à pédaler sans tenir son guidon. Sarah est grande, elle a 8 ans. Elle sait faire beaucoup de choses.

Le père de Sarah est là également, Luc lui fait un bref signe de la main, ce dernier lui répond sans trop d’enthousiasme. Tous deux ne sont plus des enfants, le fait de devoir faire des choix et d’en assumer les conséquences, a fait d’eux des gens bien tristes et amers.
 

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